Allo maman bobo...
Ben voilà, à force de répéter que je me sentais en sécurité à Phnom Penh et que les vols à l'arraché ou autres accidents n'arrivaient qu'aux autres, c'est à mon tour de faire la mauvaise expérience de la jeune déliquance cambodgienne...
Depuis plus d'un an que je suis ici, il ne m'était jamais rien arrivé, à part une fois une nana qui avait tenté de me voler mon sac, sans grande conviction.
Du coup, on se sent invulnérable, protégé par je ne sais quelle "bonne étoilé", on se dit que ce genre de chose ne nous arrive pas à "nous", et inévitablement on baisse la garde.
Lundi soir, je me rendais donc au yoga sur mon vélo en toute insouciance, avec ma petite pochette en bandoulière contenant mon téléphone, mes clés et une soixantaine de dollars pour payer mon abonnement.
Forcément, ils sont arrivés par derrière, à toute allure sur leur engin rôdé à ce genre d'attaque, se forçant un passage entre le vélo de Gaëlle et le mien... Ils ont attrapé ma minuscule besace puis ont tiré, tiré et encore tiré sur ce sac qui ne cédait pas (top qualité!) jusqu'à ce que je perdre l'équilibre et sois à terre (ou plutôt sur le bitume) et que la sangle cède ou se libère de mes bras. Impossible de décrire exactement ce qui s'est passé car tout ça s'est déroulé en une fraction de seconde et avant même que je ne comprenne ce qu'il m'arrivait, j'étais déjà au sol, en état de choc.
Curieux mélange d'émotions à ce moment-là, partagée entre la peur, la colère et la douleur de la chute... Envie de crier, de frapper et de pleurer tout en même temps, et surtout de se dire qu'on le savait, qu'on avait été prévenu, que ce genre de chose arrive quotidiennement ici et qu'on aurait dû faire plus attention...
Au final, j'ai eu beaucoup de chance: rien de cassé, pas de trauma crânien ni un de ces énormes 4x4 serrant de trop près dans le trafic qui m'aurait à coup sûr heurtée, juste quelques contusions et le bras droit bien brûlé par le frottement sur le goudron... Forcément, ça tombe mal en plein entraînement pour le semi-marathon... Forcément, je devais partir ce week-end trois jours à la mer... Forcément, je suis en pleine bourre en ce moment dans le travail et aurais fort besoin de deux bras valides...
Mais bon, ça me fera une bonne leçon d'humilité et dorénavant je serais parano partout, même dans notre quartier ou sur un trajet aussi court que celui qui devait nous amener au yoga ce soir-là... Et oui, l'optimisme a du bon mais le Cambodge est un pays comme les autres où les "méchants" existent aussi!
Bises sparadesques
p.s: je suis en pleine période Souchon en ce moment donc rien de tel qu'une petite dédicace pour retrouver le sourire!