Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tcha au Cambodge

5 août 2013

Sometimes you need an ending to start a new beginning...

Ca y est, elles ont mis du temps à venir, elles se sont fait attendre, mais maintenant elles sont bien là ces larmes qui coulent à flot à quelques heures du grand départ... J'ai bien cru que j'allai quitter ce pays sans sortir un mouchoir tellement je suis restée de marbre aux adieux aux ami(e)s, collègues, élèves et lieux où j'ai élu domicile ces deux dernières années... J'ai cru pendant un moment que ça ne me faisait rien de dire au revoir à ma vie cambodgienne, que j'étais devenue une androïde dépourvue de toute émotion, mais je crois simplement que je n'avais pas réalisé, que mon cerveau n'arrivait pas à intégrer l'information que l'aventure khmère touchait à sa fin, que j'allais définitivement quitter ce pays qui était devenu mon chez moi et dans lequel j'avais mes repères... Mais ce soir, il a fallu d'un mot, prononcé par le propriétaire du meilleur bar à rhum de Phnom Penh, le Dodo, "do" qui en khmer veut dire "changer". Oui, c'est l'heure du changement, et comme tout changement, ce processus est ambigu, à la fois douloureux et nécessaire, mélancolique et excitant à la fois, où l'on se retrouve tiraillé entre la facilité de rester dans quelque chose qu'on connaît, qui est rassurant, et l'envie de la découverte, de l'inconnu. Mais voilà, j'aime le saut à l'élastique donc sautons dans le grand vide!

Il est évident que quand la fin approche, on n'a plus envie de partir. Réaction normale: on se dit qu'on en a pas assez profité, qu'il reste encore tellement d'endroits inexplorés, de découvertes culturelles et humaines à faire, de moments entre amis encore à partager, et soudain, comme par magie, tous ces petits riens qui nous agaçaient s'évanouissent et on se surprend à rêver d'une prolongation, encore quelques semaines, ou quelques jours car tout est passé si vite... Classique!

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin il faut savoir clore ce chapitre sud-asiatique et tourner une nouvelle page. Le Cambodge s'achève aujourd'hui mais qui sait, peut être que le destin me ramènera un jour vers ce "Kingdom of Wonder" comme les cambodgiens aiment le vanter? Ce qui est sûr c'est que de nouvelles aventures m'attendent non loin, ce qui, j'avoue, allège sensiblement le départ.

Pour mes derniers jours ici, j'ai voulu m'immerger une dernière fois dans le Cambodge authentique, dans la paisible ville de Kompong Cham que je ne connaissais pas et qui m'a livré un condensé de ce qui pour moi représente ce pays qui gardera à jamais une place chère dans mon coeur. J'ai pu graver une dernière fois dans mon esprit des images et des senteurs qui j'espère me suivront longtemps... Pour moi, le Cambodge résonnera toujours comme le chant des moines en toges orange ou les "Hello" stridents des enfants sur le passage des barangs, il aura l'odeur de l'encens des pagodes semi-abandonnées, le goût croquant des pistes ocres après une journée de moto, la blancheur du sourire franc de ses habitants et l'éclat des rizières vert fluorescent, la fraîcheur d'une noix de coco ou d'un jus de canne à sucre dégoté au détour d'un chemin, la senteur d'un orage de mousson qui approche paré de ses couleurs électriques, le tout dans la lenteur et la quiétude des fleuves majestueux qui traversent ce pays... Oui, tout ça va cruellement me manquer mais quelle chance j'ai eu de pouvoir m'en approcher!

2013-08-02 13

Merci à toutes et à tous d'avoir suivi assidûment mes récits pendant deux ans et j'espère sincèrement avoir réussi à vous faire voyager à mes côtés!

Je vous embrasse fort et vous dis à très bientôt par mail, skype ou en réalité!

Natacha

Publicité
Publicité
4 juillet 2013

Les Trente Glorieuses

trèfle-à-4-feuillesQuand j'étais gamine, j'avais un don: celui de trouver des trèfles à quatre feuilles avec une facilité déconcertante. Il suffisait que je me pose les fesses dans l'herbe pour qu'en deux minutes je puisse rassembler un bouquet de porte-bonheurs dont ma mère ne savait que faire... Cadres photos, dictionnaires, marque-pages, il y en avait littéralement partout! Etait-ce un signe prémonitoire que la chance allait me suivre tout au long de ma vie? Aujourd'hui j'ai 30 ans, je joue dans la cour des grands et je réalise à quel point je suis née sous une bonne étoile...ou dans un trèfle à quatre feuilles!

J'ai la chance d'être une femme de 30 ans et d'être libre. Libre de pouvoir voyager, à peu près dans n'importe quelle partie du monde, mon seul frein étant mes propres envies de destinations... Mais aussi de pouvoir rejoindre mon pays natal dès que je le souhaite, sans être contrainte comme beaucoup à l'exil.

J'ai la chance d'avoir reçu une éducation plus que décente jusqu'à la fin de mon second degré, sans avoir été obligée d'arrêter mes études pour travailler et ainsi subvenir aux besoins de ma famille.

J'ai la chance d'avoir pu suivre un cursus universitaire que j'ai moi-même choisi, par passion, et imposer mes choix pas tout le temps approuvés par mes parents... Peu importe, j'ai eu la chance d'avoir des parents qui ne m'ont jamais rien imposé, même s'ils n'étaient pas tout le temps d'accord avec moi.

J'ai eu la chance de tomber, un peu par hasard, dans un métier que j'adore et qui m'a permis, au fil des années, de faire une multitude de rencontres enrichissantes.

J'ai la chance, à mon âge maintenant avancé, de ne pas être contrainte, par ma famille ou la société, de me marier avec un homme plus ou moins imposé.

J'ai la liberté, grâce à un accès à la contraception, de ne pas tomber enceinte si je ne le souhaite pas. Je suis libre de faire des enfants quand je veux ou de ne pas en faire si tel est mon choix.

J'ai la liberté d'expression, orale ou écrite, ce qui me permet d'écrire plus ou moins n'importe quoi sur ce blog! ;-)

J'ai eu la chance de passer deux merveilleuses années au Cambodge où j'ai pu prendre conscience de ma liberté en tant que femme célibataire devant le manque de libertés de mes élèves, de mes rares collègues femmes qui ont eu la chance de faire des études supérieures au prix de nombreux sacrifices, de rencontres faites aux hasard de mes pérégrinations dans ce magnifique pays ou ses pays voisins...

Toutes ces libertés semblent aller de soi pour les Européens privilégiés que nous sommes mais elles prennent toute leur importance et leur valeur lorsqu'on se retrouve dans un autre contexte, sur un autre continent, dans une autre société qui a évolué différemment dans le temps ou dans la religion.

Etre libre, au final, c'est pouvoir faire des choix de son plein gré, réaliser sa propre destinée et pouvoir suivre ses envies, aussi folles puissent-elles paraître.

Mon choix de partir au Cambodge? Un coup de tête pour certains? Une suite logique pour d'autres? Avais-je moi-même conscience de mes réelles motivations lorsque j'ai pris la décision de tout plaquer et partir vivre dans un pays où je n'avais jamais mis les pieds? Peu importe: l'essentiel était que je le sentais dans mes tripes et que mon instinct ne m'a pas trompé.

Aujourd'hui, plus que jamais, je sais à quel point rien n'est impossible et que la vie est souvent remplie de belles surprises.

Aujourd'hui, plus que jamais, j'ai foi, non dans un culte ou un quelconque dieu, mais bel et bien en cette vie dont je suis prête à accueillir toutes les beautés et les expériences enrichissantes qu'elle a encore à m'offrir.

Un grand MERCI donc à vous tous qui, de près ou de loin, faites partie intégrante de ces magnifiques trente dernières années que je viens de vivre et espérons qu'il y en ait encore une belle trentaine à venir!

Je vous embrasse du plus profond de mon coeur et tiens sincérement à vous dire que je vous NEM! (déformation asiatique de l'amour!)

20 juin 2013

Acrostiche thaïlandaise

Une petite heure d'avion, une super guesthouse à 8 euros la nuit et voilà quatre jours à Bangkok rondement menés! ;-)

                                                                           Bouddha (1)

                                                                           Amulettes (2)

                                                                           Naviguer (3)

                                                                           Glittering (4)

                                                                           Khlong (5)

                                                                           Offrandes (6)

                                                                           Krung Thep (7)

(1) Difficile de le rater, il est partout! A l'honneur dans les innombrables wat (temples) de Bangkok, les Thaïs le conjuguent à l'infini, du plus petit comme le Bouddha d'émeraude du Wat Phra Keo au plus gros comme le Bouddha couché de 45m de long du Wat Pho!

(2) Phénomènes de mode ou réelles croyances? En tout cas, quasiment tous les Thaïs en portent - au minimum - une autour du cou pour se protéger du mauvais sort et conjurer les dangers. Et qui se trouve représenté sur ces pendentifs d'argile? Je vous le donne en mille: Bouddha pour changer!

(3) Sur le fleuve Chao Phraya! Hormis le taxi (qui coûte une misère!) ou mes petits pieds, le principal moyen de transport que j'ai utilisé est le bateau! Rapide, pas cher (15 bahts le trajet soit 40 cents d'euros) et pittoresque!

(4) Mieux vaut venir à Bangok avec une bonne paire de lunettes de soleil tellement ça brille... et je ne parle pas uniquement du soleil de plomb! Dorures, mosaïques de miroirs ou de faïences multicolores, bouddhas recouverts de feuilles d'or ou encore objets décoratifs recouverts d'ailes flashy de scarabées (si!si!) , on en prend plein les yeux! Pupilles sensibles s'abstenir...

(5) C'est le mot thaï pour désigner un canal et quelle fut ma surprise lorsque j'ai découvert que Bangkok en était quadrillée au point qu'on l'appelle parfois la "Venise de l'Orient"! Idéal pour s'y perdre et goûter l'atmosphère de l'ancienne cité dont la vie s'axait autrefois autour de ces canaux...

(6) Faites aux esprits sous forme de compositions florales, nourriture ou boissons (munies parfois d'une paille!!! au cas où les esprits n'arriveraient pas à boire directement au goulot???), on les trouve principalement sur les petits autels bordant les habitations, accrochées aux "long tail boats" mais également sur les arbres sacrés. Encore de belles couleurs qui réhaussent le paysage!

(7) C'est le nom utilisé par les Thaïs pour désigner Bangkok et qui signifie "cité des anges"... Bangkok serait-elle donc la Los Angeles de l'Asie? A coup sûr pour son côté clinquant mais en beaucoup plus spirituelle. En tout cas, je suis tombée sous le charme de cette mégalopole qui, malgré sa taille et sa concentration de touristes au mètre carré, a su conserver une belle aura.

Bises thaïlandaises

p.s: photos en cours de triage et très vite en ligne!!! :-)

28 mai 2013

Retour vers le futur

Quand l'occasion s'est présentée à moi d'aller rendre visite à une famille connue par le biais de mon ancienne école Ombrosa (la famille Salon pour ceux qui connaissent!), j'ai sauté dessus ou plutôt dans un avion en direction de la surprenante ville de Singapour.

En effet, Singapour surprend par sa richesse au sens propre comme au sens figuré. Elle étonne par ses contrastes entre modernité et héritage d'un passé bien conservé, détonne par ses couleurs et le mélange de ses cultures et cartonne par son niveau de vie élevé mais de haute qualité.

Mes hôtes habitant au nord de l'île dans un quartier relativement éloigné du centre, c'est donc à métro (aérien au départ puis souterrain à l'approche de la "city") que je me suis rendue pour la première fois en ville. L'approche s'est donc faite "à l'aveuglette" et a renforcé le choc que j'ai eu en sortant de la bouche de métro, lorsque je me suis retrouvée au beau milieu de gratte-ciels de plusieurs centaines de métres de hauteur! Vertigineux...

Vertigineux!

Mais à deux pas de ces tours géantes, je suis rapidement tombée sur une charmante rivière, bordée de quais réservés aux piétons et sur laquelle navigaient de charmants taxi-bateaux en bois... Charming! Et c'est par un pont historique que j'ai pu rejoindre le Musée des civilisations asiatiques où j'ai pu compléter ma culture G et en apprendre un peu plus sur l'histoire singulière de Singapour. Car cette ville est un curieux mélange entre immigrations chinoises, malaises et indiennes et lorsqu'on arpente les quartiers de Chinatown, Little India ou les rues attenantes à Arab Street, il n'est pas rare de voir se cotoyer une mosquée, un temple hindou ou chinois et une église! Mais tout ce joyeux monde cohabite en parfaite harmonie et donne lieu parfois même à des mélanges, comme la communauté des Peranakans issue de la fusion entre les peuples chinois et malais.

Cette société multi-culturelle possède ainsi mille facettes, à l'image de la myriade d'anciennes façades de "shophouses" disséminées à travers toute la ville.  Construites pour la plupart au début du 20ème siécle, elles surprennent par leurs couleurs vives et contrastent avec les cimes des buildings modernes. C'est un défilé interminable de couleurs, de volets, de moulures et autres ornements de façade. Ces "shophouses" sont de vrais bonbons acidulés dont on ne se lasse pas de dévorer des yeux à chaque rencontre fortuite. Arc-en-ciel de couleurs que l'on retrouve également dans les desserts peranakans à base d'agar-agar et conjugués à toutes les nuances du spectre fluorescent (j'ai tout de même sorti mon joker pour celui aromatisé au durian!) De quoi redonner du baume au coeur les jours de grisaille...

Douceurs arc-en-ciel

Car à Singapour il peut faire gris, très gris... Et il peut pleuvoir, beaucoup pleuvoir (on n'est pas sur l'équateur pour rien!)
Qu'à cela ne tienne! Les Singapouriens ont trouvé le remède parfait anti-déprime: à la première goutte, ils se réfugient dans un des nombreux "malls" ou centres commerciaux qui rivalisent entre eux par leur gigantisme et leur modernité. Ces galleries Lafayette puissance mille sont tellement immenses qu'il est difficile de ne pas s'y perdre et après un an et demi de Cambodge, j'ai vraiment eu le sentiment de faire un voyage dans le futur en y pénétrant! Un seul mot: ébobie!

Mais l'innovation de Singapour ne s'arrête pas là. Le système de transports publics est également très bien conçu: toute la ville est quadrillée par un réseau de métro et de bus (dans lesquels le prix est proportionnel à la longueur du trajet effectué... en voilà une idée qu'elle est maligne!) et si jamais l'on ne trouve pas son bonheur parmi les la multitude de lignes proposées, on peut toujours sauter dans un taxi assez bon marché qui se présente sous notre nez quasiment toutes les minutes. Les passages piétons quant à eux vous laissent plus de temps pour traverser si vous êtes un "senior" ou handicapé (d'ailleurs tout est accessible en fauteuil roulant dans les transports, musées et même certaines maisons individuelles sont munies d'ascenseur!). Une ville à la pointe de la modernité, presque un peu trop pour moi qui sort de ma cambrousse cambodgienne et qui me suis retrouvée bête devant une porte de W.C. que je ne parvenais pas à ouvrir! En fait, il fallait appuyer sur un bouton d'ouverture, comme pour les ascenseurs, et une fois à l'intérieur, une voix du futur vous demandais si vous vous étiez bien... assuré d'avoir verrouillé la porte!

Le mode d'emploi du passage piéton singapourien

Bref, vous l'aurez compris, si vous possédez un gros portefeuille (le coût de la vie du futur étant extrêmement cher!), Singapour est la ville rêvée pour rouler en porsche ou ferrari sur des avenues vertes et aseptisées, lécher les vitrines des magasins de luxe et passer des soiréees sur des "rooftops" à siroter des "Singapore slings" (le fameux cocktail de la ville) sous les lumières des grattes-ciels de la city. Un vrai dépaysement quand on vit depuis quelque temps en Asie du sud-est mais peut-être une vie trop parfaite et lisse sur du plus long terme? Je ne possède pas la réponse mais en tout cas si l'avenir à un visage, il a les traits de Singapour.

Bises insulaires

p.s: allez en prendre plein les yeux en regardant l'album photo "Singapour"! :-)

22 mai 2013

Comment? Vous n'étiez pas derrière votre petit écran dimanche dernier à 15h???

Et bien vous avez de la chance car vous allez pouvoir tout de même visionner la vidéo de la visite de Micher Drucker à l'école...

Enjoy!

Publicité
Publicité
18 mai 2013

A vos téléviseurs!

Ne manquez pas ce dimanche le reportage sur Happy Chandara!

Télévision

Quand? Dimanche 19 mai à partir de 15h

Où? dans l'émission Vivement Dimanche de Michel Drucker sur France 2

C'est beaucoup de paillettes et quelques simagrées pour la télé mais vous pourrez avoir un bon aperçu de l'école et des élèves!

Bises hertziennes

15 mai 2013

Weekend animalier

En l'honneur de l'anniversaire du roi (Happy Birthday King Sihamoni!), lundi, mardi et mercredi étaient fériés, l'occasion rêvée de s'éclipser hors de la capitale à la recherche d'un peu de verdure et d'une relative fraîcheur.

Je me suis donc rendue, en solo, dans une ville encore non-foulée par mes petits pieds boudinés (et oui, quelques problèmes de circulation des jambes en ce moment par ces chaleurs!): Kratie.

Située sur le Mékong au nord-est du Cambodge, Kratie est surtout réputée pour ses dauphins de l'Irrawaddy, une espèce rare qui peut vivre en eau douce et dont on peut apercevoir le bout du museau écrasé à une quinzaine de kilomètres au nord de la ville. Ils sont un peu aux dauphins ce que les Pékinois sont aux chiens (en gros pas très beaux!) mais en plus rare... J'en ai néanmoins aperçu quelques uns, de loin, et même si on ne devinait que leur dos, la balade en barque sur le Mékong valait quand même son pesant de riels. Et puis quand on sait qu'ils ressemblent à ça (voir photo ci-dessous), on se dit que ce n'est pas si grave si on ne les voit pas de près!

cambodge_dauphindelirrawaddy_1

Mais ce qui fait la beauté de la région de Kratie, c'est surtout sa campagne environnante, rythmée par les flots du Mékong et encore préservée du monde moderne et son lot de touristes dénaturant ce beau tableau. On peut encore y apercevoir de désuettes carioles tirées par des poneys aux grelots tintants, des herses labourant les champs à force de buffle ou encore des pêcheurs confectionnant artisanalement leurs naces en osier. La vie semble aller au ralenti, aussi paisiblement et sûrement que le cours sans remous du fleuve le plus imposant d'Asie du sud-est.

Kratie 031

A vélo puis à moto, j'ai arpenté ces recoins d'Eden visiblement peu fréquentés par les étrangers. Après avoir observé les dauphins, c'est bien moi qui me suis retrouvée de l'autre côté du "grillage", comme si l'on avait inversé les rôles dans ce zoo cambodgien. Il faut dire que je ne suis pas passée inaperçue sur les bacs du Mékong reliant une rive à l'autre... d'autant plus quand trouver ces fameuses embarcations relève de la quête du Graal! En l'absence évidente de tout panneau indiquant "le bateau c'est par là!", il m'a fallut questionner les locaux avec mes trois mots de khmer (dont "bateau" ne faisait évidemment pas partie... ça aurait été trop facile...) et ensuite guetter un indice le long de la rive: lorsqu'une enfilade de motos a surgi devant moi, je me suis engagée sur le petit chemin de terre et au bout d'une descente gravillonneuse j'ai trouvé mon embarcation providentielle! Rires et gêne des locaux sur le bateau, peu habitués à voir des "Barangs" emprunter leur passage à gué secret!

De l'autre côté, sur la rive ouest: le grand "wild". Plus de route, juste un chemin de cette terre ocre si typique d'ici, des petits ponts de bambou brinquebalants et surtout une nature luxuriante. En toile de fond, le Mékong bleu azur (et non pas brun comme à Phnom Penh) et une myriade de petites îles donnant du relief à ce fleuve d'une largeur gigantesque. En prime, à chaque pause photo ou arrêt dans une pagode, une dizaine d'enfants jaillissait sur moi, la curiosité prenant le dessus sur la timidité. J'ai même reçu des applaudissements d'adultes sur mon passage! Décidement, une femme blanche sur une moto dans cette cambrousse c'était vraiment l'attraction et, définitivement, c'était moi la bête de foire... Meilleur moment de cette intrusion au coeur de la vie rurale cambodgienne: lorsque des enfants se sont mis à jouer à cache-cache parmi les maigres fougères d'une langue de sable bordant le Mékong. Pensant vraiment passer inaperçus, ils hurlaient des "Bouh!" à mon arrivée alors que je faisais semblant de prendre peur, avec des cris et éclats de rires en arrière-fond...

Kratie 052

Est-ce parce que je sais qu'il ne me reste plus que deux mois et demi dans ce magnifique pays que j'ai tant apprécié ce week-end à Kratie? Ou simplement parce que dans cette région reculée on touche du doigt le coeur du Cambodge? Peu importe, le fait est que ces quelques jours resteront un de mes meilleurs souvenirs de voyage ici.

Bises mékonguesques

Kratie 065

Epilogue (pour continuer cette thématique animalière): afin d'éviter les huit interminables heures de bus de l'aller, j'ai opté pour l'option "van de poules" pour regagner la capitale. Mais qu'est-ce qu'un "van de poules" me direz-vous? Eh bien, tout simplement, c'est le moyen de transport privilégié des cambodgiens qui ne possèdent pas de voitures ni n'ont les moyens de s'offir le luxe du bus. Comme son nom l'indique, le principe est d'entasser le plus de personnes possible dans un mini-bus comprenant à la base une dizaine de places. Au final, les Cambodgiens en arrivent à en faire rentrer le double et généralement ils rajoutent à tout ça des motos accrochés  par des bouts de ficelle, histoire de bien être sûr de ne pas pouvoir fermer la porte du coffre (ce qui en même temps évite que les passagers n'étouffent!). Et bien pour ma première expérience du genre, je n'ai pas été déçue! J'ai commencé par gagner mon siège du fond en escaladant par le coffre (tout le monde était déjà bien installé en mode sardine) et je me suis retrouvée au milieu de locaux qui de nouveau se demandaient ce qu'une étrangère faisait dans ce genre de mode de transport. Nous étions quatre pour trois sièges, sans compter bien évidemment les enfants sur les genoux des mamans, avec à ma gauche un monsieur à moignons qui somnolait sur mon épaule et à ma droite sa femme qui expectorait régulièrement par la fenêtre... Le tout lancé à toute allure sur des routes criblées de nid de poules qui obligeaient notre chauffeur à donner des grands coups de volant, histoire de rajouter encore un peu de promiscuité entre nous... Au final, le trajet n'a duré "que" cinq heures mais dans quelles conditions! Enfin je pourrais quand même dire que je l'ai fait une fois... mais pas deux! ;-)
 

 

4 mai 2013

Zoom sur un nouveau regard

Le dynamique organisme France Volontaires organisait aujourd'hui un atelier photographie animé par un photographe français semi-professionnel installé au Cambodge depuis quelques années.

Ayant acquis un nouvel appareil photo "bridge" il y a quelques mois et ne sachant pas du tout utiliser ses nombreuses fonctions hormis celle "automatique", je me suis empressée de m'inscrire à cette journée d'initiation.

Et je ne l'ai pas regretté! En plus du fait d'avoir visionné et analysé de très belles photos de ce photographe toute la journée, nous avons aussi découvert quelques techniques de base que nous avons dû mettre en application instantanément sous la forme d'exercices de composition.

Au début, c'est un peu dur: on se retrouve dans les rues de Phnom Penh, avec comme instruction de rapporter 45 minutes plus tard uniquement 2 photos répondant à des critères bien précis. Fini le mitraillage du numérique! Il faut alors trouver un sujet, une histoire à raconter, réfléchir à la prise de vue, aller à la rencontre des gens en leur demandant la permission de les photographier... Enfin bref, toute une démarche nouvelle pour moi qui était plus à l'aise avec la photographie de paysage et qui prenait, de temps en temps, quelques portraits de loin, en utilisant le plus possible mon zoom...

Au final, on se fait un peu violence, on va vers l'autre avec son grand sourire de photographe amateure et surtout on redécouvre une ville qui, j'avoue, commençait un peu à me sortir par les yeux à force de trop y habiter... Et à la fin de la journée, on a envie de mettre le réveil de bonne heure le lendemain matin pour avoir une belle lumière et arpenter de nouveaux ces rues et marchés dont on pensait qu'ils n'avaient plus aucun secret pour nous et surlequels on posait un regard blasé et poussiéreux...

Aujourd'hui, en plus d'avoir amélioré ma technique, j'ai surtout réalisé qu'il est possible de faire peau neuve sur des choses qui nous semblaient sans intérêt et qui se trouvent là sous nos yeux et je souhaite à chacun de rédecouvrir cette sensation à portée d'objectif!

Allez, en prime, je partage avec vous mes "devoirs" de la journée. Soyez indulgents, ce sont mes premières productions en mode "manuel"!

Bises polarisées

Tranquilité

Une belle plante parmi les légumes

Vague à l'âme

Vendeur de cocos en plein trafic

Zoom sur bicyclette 1

Zoom sur bicyclette 2

3 mars 2013

Food Fusion

Cela fait maintenant un an et demi que j'habite en Asie et je ne vous ai jamais parlé de tous ces aliments qui étaient nouveaux pour moi à mon arrivée et dont aujourd'hui je ne saurais plus passer. Ils se sont insidieusement et tout naturellement intégrés à mes habitudes alimentaires et se sont infiltrés dans ma cuisine quotidienne créant ainsi des recettes "fusions", à mi-chemin entre Orient et Occident. Voici donc la liste non-exhaustive des aliments appréciés par mes papilles désormais à moitié asiatiques:

Gingembre

Le gingembre

Epice phare de la cuisine asiatique, on le consomme ici généralement sous sa forme fraîche (c'est là que ses vertus sont les plus puissantes). Pour ma part, j'aime l'associer au cirton vert dans mon thé noir du matin (ma mère est devenue une aficionado également!).

 

Tofu

Le tofu

Riche en protéines végétales, il est fréquemment utilisé ici pour les plats végétariens, dans les soupes ou les banh xeo (ces grosses crêpes d'origine vietnamienne fourrées de pousses de soja). A la maison, nous en faisons des soupes de miso (soupes japonaises) ou dans des poêlées de légumes pour remplacer la viande.

 

 

Lait de cocoLe lait de coco

Ingrédient indispensable des currys khmers, le lait de coco donne aux soupes et pâtisseries une légère touche exotique. Une association que nous adorons faire en soupe: carotte / citrouille / lait de coco. Je le substitue aussi au lait de vache dans mes recettes de muffins... Miam!

 

 

Sauce sojaLa sauce soja

Présente sur toutes les tables du pays, elle est l'équivalent du sel ici et sert d'asaisonnement pour le riz blanc, les légumes, viandes ou nouilles sautées. Succulente également lorsqu'on y rajoute de l'ail émincé et que l'on y trempe des raviolis chinois à la vapeur. Un vrai délice mais comme le sel, il faut faire attention à ne pas en abuser!

 

Sucre de palme

Le sucre de palme (en poudre, galets ou mélasse)

Il est fabriqué de façon artisannale à partir du jus des palmiers à sucre que les cambodgiens vont recueillir à plusieurs mètres de hauteur dans des réceptacles en bambou. Il est ensuite transformé en mélasse ou raffiné à l'état de poudre. D'aspect, il se rapproche beaucoup du sucre brun mais possède un goût complètement différent (comme du sucre de sirop d'érable mais en plus acidulé). Dans les muffins ou sur une crêpe avec quelques gouttes de citron vert...comment vous dire...it tastes like heaven!

 

Tamarind

Le tamarin

Ce fruit issu du tamarinier ressemble de l'extérieur à une grosse cosse de haricot brun. On peut le consommer frais ou sec et on le retrouve beaucoup dans les soupes ou les sauces cambodgiennes. Personnellement, j'adore en faire du jus de fruit: à consommer très frais et avec parcimonie (fort pouvoir laxatif!)

 

Fruits exotiquesLes fruits exotiques

Alors là, je pourrais vous en écrire des pages et des pages tellement il y a de couleurs, de senteurs, de variétés et de goûts le plus souvent très difficiles à décrire pour nos palais occidentaux! Mais en bref, en voilà quelques uns dont je suis devenue addict:

  • le fruit de la passion (tous les matins dans mon fromage blanc)
  • les toutes petites bananes qui ont cent fois plus de saveur que chez nous
  • l'ananas qui embaume le frigo de sa senteur
  • la mangue sous toutes ses formes (quand c'est la saison, on en mange à foison!)
  • la noix de coco
  • le mangoustan dont la chair sensuelle est à mi-chemin entre la banane et la mandarine pour moi (c'est le fruit exotique que je trouve le plus érotique!)

J'espère que j'ai réussi à vous mettre l'eau à la bouche et que je vous ai peut-être donné l'envie, par la même occasion, de mettre une pincée d'exotisme dans votre cuisine! Allez, parce que je suis vraiment un fille sympa, je vous livre en bonus une de mes dernières réussites qui remporte un franc succès chaque fois que je la fais: en exclusivité pour vous seulement, ma recette de muffins au gingembre, miel sauvage et citron vert. Enjoy!

  • 350 g de farine
  • 1 sachet de levure chimique
  • 3 c. à soupe de miel (perso j'utilise du miel sauvage du Mondulkiri, région montagneuse du Cambodge)
  • 120 g de beurre fondu
  • 2 oeufs battus
  • 25 cl de lait
  • 1 grosse pomme râpée
  • 2 citrons verts
  • 1 c. à soupe de gingembre (moi je l'utilise frais et je le râpe avec la pomme mais en poudre ça marche aussi)

Dans un saladier mélangez la farine + levure + sucre (+ gingembre si à l'état de poudre). Ajoutez les oeufs + lait. Incorporez le zeste + le jus des citrons, + la pomme râpée (+ gingembre si à l'état frais) + miel. Remplissez les moules à muffins au 3/4. Faites cuire au four 20-25 min à 180°-200°. Dégustez!

 

12 février 2013

Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!!!

Non je ne suis pas en train de prendre un coup de froid (pas de risque avec les températures qu'on a en ce moment... le thermomètre refuse de passer en-dessous de la barre des 35°!) mais j'ai été refroidie ce matin en apprenant qu'une Française a été tuée ce week-end à Kampot...

Je vous laisse découvrir les macabres détails dans l'article suivant mais elle résidait aux Manguiers, la guesthouse où l'on va tout le temps, et était partie tranquillement faire un tour de vélo...

Le pire c'est que je me suis réservé hier un petit week-end là-bas en SOLO pour le mois de mars... Ouais, ben on verra!

http://www.metrofrance.com/info/une-jeune-touriste-lyonnaise-tuee-au-cambodge/mmbk!MJ922qhBtM0U/

Bises glacées

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 > >>
Tcha au Cambodge
  • Parce que j'ai envie de vous faire partager mon expérience khmère malgré les kilomètres et le décalage horaire et surtout parce que je risque d'oublier de nombreuses anecdotes si je ne les raconte pas au fur et à mesure!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 19 767
Publicité